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L'ECUME DES JOURS

D'après le Roman de Boris Vian

 

Avec:

 

Jean-Damien Detouillon

Nawel Dombrowsky

Vincent Leprette

Adrien Neves

Juliette Hebbinckuys

Laurent Vigreux

 

Mise en scène: Jules Poucet

 

Lumières: Franz Banlier

Dans la vie l'essentiel est de porter sur tout des jugements a priori.

 

Boris Vian

L’écume des jours c’est la rencontre de deux êtres qui s’aiment, rien de plus simple, rien de plus beau, surtout lorsqu’ils sont transfigurés par les mots de Boris Vian, à la fois drôles, cruels, poétiques et malicieux, emportés par le rythme effréné ou langoureux du jazz.

 

Colin aime Chloé, Chloé aime Colin leur histoire d’amour touchante et bouleversante dans ce contexte surréaliste propre à Boris Vian, sera l’Histoire de l’Amour et de l’enfance qui se heurtent à la réalité de la Vie, à la maladie, à l’assujettissement du travail et à la violence (des thèmes chers à notre auteur).

Alise aime Chick, Chick aime Alise mais voue aussi une part de son amour à l’auteur Jean-Sol Partre, et cet amour démesuré causera également la perte de nos deux jeunes personnes qui semblaient pourtant affronter la vie pleins d’entrain et d’enthousiasme. Là encore leur bulle amoureuse sera confrontée à une société cruelle dans laquelle le travail et l’argent domine sur les sentiments.

 

Nicolas quant à lui, le cuisinier distingué et dévergondé de Colin, sera le spectateur passif de cette longue descente aux enfers des personnages principaux qu’il regardera, malgré lui, lutter contre cette société maudite qui mène nos héros d’un univers lumineux, joyeux et solaire aux méandres mélancoliques, tristes et sinistres de la fin inéluctable.

 

Malgré tout et ce jusqu’à la fin, fidèle à Boris Vian, la pièce reste plongée dans un univers de jazz et d’humour, même si ici « l’humour noir est le comique du désespoir »…

Note d'intention

 

« Il y a deux périodes, celle où l’on s’habille soigneusement, et alors la vie consiste à s’habiller presque tout le temps, c’est avant qu’on soit marié, et on guette, le samedi soir, la venue du bouton qu’on aura sur le nez le dimanche, et ensuite on n’est plus tranquille, c’est-à-dire qu’on commence à avoir des malheurs parce qu’on a cessé de ne penser qu’à soi. »

 

Voici ce que Boris Vian écrivit dans les notes préparatoires de son roman. En effet, « l’écume des jours », c’est avant tout le passage de l’enfance à l’âge adulte ou comment une société immorale et pécuniaire peut réduire à néant des individus plongés dans un bonheur insouciant. Ce sera donc le fil rouge de notre adaptation.

 

Pour mieux mettre en valeur cette critique de la société hautement provocatrice, Vian nous emmène dans un univers totalement loufoque et décalé, mais surtout poétique. Dès la première scène, le ton est donné et le spectateur est directement confronté au jeu des inversions et des jeux de mots subtils. Et même si cette forme comique ne perdra pas de sa puissance jusqu’à la fin de la pièce, le fond du propos sera de plus en plus oppressant et transformera les rires enjoués en rires jaunes. Nous avons tenu absolument à respecter l’univers jazzy de la nouvelle Orléans si cher à Boris Vian.

 

Un soin tout particulier est donné à la musique. Tout d’abord la bande son reprenant en parti les chansons citées dans le livre puis d’autres classiques des années 40-50, de véritables chorégraphies endiablées de Charleston font leurs apparitions, la présence du pianocktail, invention emblématique du roman, permet des moments musicaux véritablement saisissant tout comme le gospel qui nous rappel les mariages afro-américains.

 

 

Enfin, pour sublimer le tout, les murs sont recouverts de pochettes de vinyle de jazz pour insister sur l’omniprésence de cette musique. Les costumes aussi sont empreints de cette période. Tout d’abord très colorés pour amener un effet sucré et éclatant, ils deviendront ternes avec l’avancé tragique de l’histoire. Les lumières également suivent cette évolution, passant d’une chaleur bienveillante à une froideur inhumaine, ou d’un bleu d’une inconscience idyllique à un rouge passionnel mais violent…

 

 

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